30.3.06

Ravel


Comme je le disais dans un mail précédent, j'ai lu récemment le Ravel de Jean Echenoz publié aux éditions de Minuit.

Merveille de petit livre. Concis, bien écrit, personnage de Ravel bien caractérisé. Maintenant j'ai une folle envie de me replonger dans sa musique (j'ai commencé par Gaspard de la nuit, enfin non c'est pas vrai, par le Jardin Féérique de Ma mère l'oye qui me fait fondre à tous les coups).

Envie aussi de lire un bio de Ravel...

Pour en revenir au livre, ça se lit tout seul et Echenoz utilise des procédés littéraires assez intéressants pour illustrer la fin de vie de Ravel qui perdait la mémoire... Le récit devient de plus en plus hâché, les phrases de plus en plus lapidaires.

Vraiment très bon. Et pas long. Et pas pédant. Et pas cher.

23.3.06

Fallait oser (et un peu de Ravel)

Et voici la dernière de Laurence Parisot, nouvelle présidente du MEDEF.

"La vie, la santé, l'amour sont précaires. Pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ?"

Fallait oser. Le masque (si tant est qu'il y en ait eu un -très petit-) est tombé...

"Les cons ça osent tout,c'est même à ça qu'on les reconnait."

"Quand on mettra les cons sur orbite, t'as pas fini de tourner!"

Voilà deux citations de Audiard auxquelles cela me fait penser. Ca marche aussi pour les femmes. La parité n'a pas que du bon.

Sinon je viens de commencer le livre Ravel de Jean Echenoz. Ca me plaît beaucoup pour le moment. Et ça fait du bien par les temps qui courrent. Je vous en reparlerai plus tard.

21.3.06

CPE again and again

Bon, visiblement notre cher premier ministre ne comprend rien, ne voit rien, n'entend rien. Il devrait peut-être aller visiter un ophtalmo et un ORL (j'espère qu'il a bien pensé à désigner son médecin traitant car sinon il va être mal remboursé le pauvre, en plus y'a même plus les fonds secrets... zut alors !).

Sarkozy, lui, dans un élan de solidarité gouvernementalo-majoritaire n'est plus "que ministre de l'intérieur". Tiens, il aurait décidé de se taire...

Sinon, avant quelques photos de la belle manif de samedi, le soutien fort innatendu de nulle autre que... Sharon Stone... si si...

"La loi est clairement inadaptée (...) Les gens ont le droit de savoir pourquoi ils sont embauchés ou virés. Je comprends tout à fait les raisons des manifestations. Il n'est pas juste de se servir de la faiblesse [des gens qui sont] au chômage".

Et d'ajouter,

"Même si je suis blonde ou peut-être parce que je suis blonde, je me bats pour ces choses évidentes".

Ce qui témoigne, en plus d'un certain sens de l'auto-dérision.

Sinon, Bush aurait déclaré qu'il ne fallait pas trop regarder la télé et ne pas croire tout ce qu'on y disait. Sauf sur Fox News peut-être ?



16.3.06

Jef Gravis

Les rencontres sont – parmi d’autres choses – le sel de la vie.
La semaine dernière j’ai rencontré Jef Gravis.
Puis, j’ai rencontré ses œuvres tout aussi riches et intéressantes que leur créateur.
Si Jef Gravis a créé beaucoup d’œuvres purement picturales comme Ho Bo, ci-contre, son travail utilise désormais le sel comme élément structurant de ses créations qui, du fait des ses propriétés oxydantes, deviennent des œuvres évolutives.

«Pour toutes ces séries d'emboîtages, le sel, au contact du fer (principe actif modifiant la substance inerte), reste l'ingrédient principal de fabrication. Laisser faire ce qui advient, attendre que le temps fasse son oeuvre : le temps qu'il fait, le temps qui passe...»
Empreintes



« Dans le travail de Jef Gravis, le regard du spectateur est attiré non seulement par le signe et son altération mais par le processus de cette dernière. En effet, la présence invisible du métal, fer ou eau de cuivre, gisant au coeur du sel et l'oxydation qui fait son chemin, révèlent en surface le signe d'abord occulté, transpirant l'oxyde à travers cette minéralité statique. S'ensuit un temps long de pigmentation colorée du grain : de jaune soufre virant à l'ocre orangé puis au brun terre d'ombre...
Cette empreinte du temps ne se stabilisera qu'au terme de l'épuisement ionique de l'oxyde ferreux. C'est une trace en mouvement. »
Vincent Espagne


Et laissons l’artiste parler lui-même…

En 1995, Pascal LETELLIER, auteur d'écrits sur l'art contemporain, propose à Jef Gravis, artiste plasticien, un jeu de questions-réponses autour de ses oeuvres au sel.
Pascal Letellier : C'est en voyageur que tu as « rencontré » le sel au Laos. Quand tu parles de ce peuple saunier, les mots que tu emploies sont ceux de l'ethnologue. Cependant cette découverte a profondément marqué ton travail d'artiste. Comme si tu avais exploré là une nouvelle contrée sur ce territoire salicole dessiné entre Guérande, le Bénin, Aigues-Mortes, suivant des points d'équilibre entre des « énergies premières émergentes » : ces petits cônes blancs très purs qui ponctuent l'espace partout sur la planète.
Jef Gravis : Cette découverte du sel au Laos s'est produite en 1992. Elle est liée à la rencontre d'un ingénieur des Travaux Publics résidant à Vientiane, et aussi à la lecture d'un article de Charles Archambault « Une cérémonie en l'honneur des génies de la mine de sel de Ban Bo (Moyen Laos) ». Ce village saunier de Ban Bo avait tout pour exciter ma curiosité : pompage d'une nappe souterraine d'eau salée, chaudières alimentées en bois exotiques, bacs parallélépipédiques en tôle d'acier pliée pour l'ébullition de l'eau de saumure, fils électriques tirés entre les paillotes, suspendant de rares ampoules...
Quant aux Laotiens vivant sur le site, leurs attitudes physiques m'évoquaient les personnages des fresques du Musée de la porte Dorée, peintes en 1930 à la gloire de l'État colonial français... J'étais loin de penser à une internationale saulnière, salicole ou salifère (les paludiers de Guérande ont monté le projet Pirattes en 1991, projet d'exportation du savoir-faire breton au Bénin !).

Pascal Letellier / Jef Gravis
Extrait du catalogue de l'exposition « Feu délivré des eaux », Galerie des Franciscains, Saint-Nazaire 1995.



Pour celles et ceux qui veulent en savoir, en voir plus, Jeff Gravis expose à

L’Espace Culturel Bertin Poirée
du 7 au 21 mars 2006
du lundi au vendredi de 12h30 à 20h30
le samedi de 12h30 à 18h30

8-12, rue Bertin Poirée, 75001 Paris
M° Châtelet, sortie rue de Rivoli, Pont-Neuf


Contacts :
JEF GRAVIS
49 bis, rue de Paris
93230 Romainville – France
Courriel : rajg@club-internet.fr

Photos des œuvres : © Jef Gravis
Autres photos : © Kim Vi Van

15.3.06

Berlusconnerie (et encore, je suis modéré...)

La petite-fille du dictateur italien Benito Mussolini, Alessandra, s'est vanté, jeudi 9 mars, d'être fasciste, affirmant :


vaut mieux être fasciste que pédé.



Cette chef de file de l'extrême-droite, membre de la coalition formée par le chef du gouvernement Silvio Berlusconi pour les élections législatives d'avril, répondait à l'un de ses adversaires politiques lors d'un débat télévisé.

Preuve supplémentaire, si besoin en était que la connerie ne tue pas plus que le ridicule.




Le ventre est encore fécond d’où est sortie la bête immonde


Bertolt Brecht, encore...

14.3.06

CPE ça continue

Villepin dit rien, fait semblant de jouer au forts et nous explique que le CPE c'est bien, ben j'espère que les manifs d'étudiants de cette semaine et celle de samedi lui feront les pieds.


WER KÄMPFT KANN VERLIEREN.
WER NICHT KÄMPFT HAT SCHON VERLOREN





BERTOLT BRECHT

13.3.06

Back !

Retour aujourd'hui au vrai monde de la vraie vie. Pour le meilleur (pour moi) et pour le moins de pire possible.

J'ai retrouvé un vieux t-shirt et suis tombé à cette occasion sur une phrase qui me convient fort bien en ce jour particulier...


Nous en avons assez de devenir des jeunes sérieux, ou heureux par force, ou criminels ou névrosés : nous voulons rire, être innocents, attendre quelque chose de la vie. Demander, ignorer. Nous ne voulons pas être d'emblée si sûrs. Nous ne voulons pas être d'emblée tellement sans rêves.




Pier Paolo Pasolini.

11.3.06

Nouvelle salle ?

Dans le Figaro d’hier (j’ai la chance inouïe qu’on me l’amène avec mon petit déjeuner, si si…) j’ai lu deux bonnes nouvelles.

Enfin attention, comme on dit, un « tiens vaut mieux que deux tu l’auras ».

Déjà la salle Pleyel va rouvrir, désormais gérée par la Cité de la Musique ce qui est plutôt de bonne augure (je trouve). Espérons juste que l’acoustique sera au rendez-vous. Ca n’est pas vraiment une surprise, mais bon, ceux qui se sont tapé Mogador pendant quelques années peuvent toujours ce dire que cela pourra difficilement être pire !

La surprise vient du fait qu’on vient d’annoncer la construction à la Cité de la Musique d’un nouvel auditorium d’une capacité de 2 200 à 2 500 place. Celui-ci était déjà prévu depuis le lancement des travaux de la Cité de la Musique mais était devenue une véritable arlésienne depuis 1982 ! Comme Pierre Boulez, je suis « enthousiaste et sceptique à la fois » car la construction de cette salle avait été annoncée en 1993… mais jamais inscrite au budget.

Depuis, tout le monde était pour la construction d’une véritable salle de concert à Paris, mais les querelles portaient sur le lieu et, surtout, devinez sur quoi… le SOUS ! La ville de Paris, la Région Ile-de-France, l’Etat, tout le monde était pour mais pensait que c’était aux autres de payer… Donc là il paraît que c’est sur et certain.

J’en entends déjà râler dans les chaumières (des VIIIe et XVIe arrondissements) car, c’est bien connu, la porte de Patin est « inaccessible » (y’a pourtant le métro que je sache, le PC – le bus, pas le Parti ! – passe juste à côté), mais en fait, le gros problème c’est le quartier car figurez-vous que c’est un quartier po-pu-lai-re avec des gens-qui-font-peut-et-qui-pourrait-nous-voler-notre-sac-voire-nous-violer-dans-un-porche-de-ce-coin-mal-famé (en admettant qu’il y ait des volontaires pour se taper des vieilles rombières tout envisonées ou autre manteaudefourruredées…).

Et le Figaro de dire, je cite « Toutefois, située à l’extrémité est du parc de la Vilette […], dans une partie « dure » du XIXe arrondissement, cette infrastructure trouvera-t-elle son public ? Certes, elle sera construite à proximité de la Cité de la Musique et du CNSMD. Mais, pour atteindre des taux de remplissage satisfaisants, elle devra aussi être ouvert aux « voisins », selon Bertrand Delanoë, c’est-à-dire être suffisamment attractive pour fédérer la Seine-Saint-Denis et son public jeune ».

La belle affaire. Les habitants du 93 sont donc « jeunes » et, c’est sous-entendu, incultes. Pff, les clichés ont la peau aussi dure que celle des vielles rombières est ridée (ou botoxée, c’est au choix).

En tout cas, si cette salle devait voir le jour (en 2012), je serai ravi et, pour tout dire, je préfère le public de la Cité de la Musique à celui du TCE, de l’Opéra ou du Châtelet. Plus simple, moins de chichis. Puis, chose agréable, on peut aussi se restaurer sans pour autant dépenser des sommes astronomiques (pour du même pas bon) comme c’est le cas dans le voisinage des grands salles des beaux quartiers.

Bernstein


Comme je le disais dans un précédent message, j’ai récemment acquis l’intégrale des symphonies de Mahler par Bernstein en DVD.


Quelle leçon de direction ! Captés dans les années 1970 on est loin des effets de manche et des chichis (comme dirait LS) qui pouvaient le caractériser à la fin de son parcours. Répétitions particulièrement précises, exigence incroyable et, à l’évidence, compréhension profonde de la musique de Mahler. Et,… ce n’est pas le plus négligeable, on sent qu’il maîtrise parfaitement les partitions contrairement à certains jet-chefs qui compte plus sur le professionnalisme de l’orchestre et leur expérience pour, au final, diriger en pilote automatique avec un effet par-ci, par-là histoire de faire bonne figure (enfin d’essayer).


Bon je n’ai pas encore tout regardé – et écouté – (j’avoue !) mais la sonorité du Philharmonique de Vienne est absolument sublime. Par ailleurs, si j’ai bien compris ce que Bernstein en allemand, ils jouent avec le matériel de Mahler… on peut donc, a priori, faire confiance aux annotations des partitions. De plus, la sonorité si particulière des viennois donne tout son sens à l’orchestration de Mahler avec des fusions de timbres qui ne se produiraient par avec autant de bonheur avec un autre orchestre. Ca tient du miracle.

Rien que du bonheur.

8.3.06

Contrat de Poubelle Embauche

Hier, j'ai bravé le froid et la pluie pour aller me joindre à la manif' contre cette nouvelle invention de notre cher Premier Ministre Villepin. Je crains bien que pour lui la période d'essai soit passée... Espérons juste qu'il nous faudra moins de deux ans pour le virer !

Juste une question, s'il faut deux ans à un patron pour réaliser qu'un de ses salariés est mauvais, est-il un bon patron ?

Alors comme c'est la journée de la femme, je commence, honneur aux dames, par une photo d'une jeune représentante du beau sexe en pleine manif (et visiblement en pleine forme)

Et, ensuite deux autres photos, pour la route et aussi, surtout, pour montrer qu'il y avait beaucoup de monde. Tant mieux.



4.3.06

Fourre tout

vendredi 3 mars 2006

Ben voilà une bonne journée de passée écris-je en écoutant 'Mon cœur s’ouvre à ta voix' de Samson et Dalila. Je vais finir par devenir fleur bleue si ça continue ! Plus j’écoute cet opéra, plus je le trouve beau mais, ven diou, faut une sacrée voix pour chanter le rôle de Dalila… (Ceci dit, lui dans une revue fort sérieuse, la mega-planato-galaxico-star Maria Carey aurait une voix couvrant rien moins que 5 octaves… Bref, elle peut nous chanter tout à la fois Sarastro et la Reine de la Nuit… belle performance ! Y’en a qu’aucune connerie n’arrête, mais comme disait Audiard, les cons ça ose tout).

En tout cas, pendant que Lou fait la crevette dans les caraïbes, j’ai eu la visite de Eric V. (il se reconnaîtra). Un vrai plaisir. Puis bon, on n’a pas perdu de temps puisque notre petite promenade au bord du lac a au moins eu le mérite de lui faire réaliser (à 30 ans et quelques) les oies nagent. Il n’est jamais trop tard. C’est bien de se dire que passée la trentaine on a encore des choses à découvrir.

Eric P. m’a aussi téléphoné. Décidemment c’est une journée « Eric ». Y’a pas à dire, c’est mieux que les journées de merde !

Sinon, j’ai regardé un peu Lennie répéter Mahler avec les Wiener… Chapeau bas… du vrai bonheur comme je l’aime. Voilà, pour une fois, de l’argent qui aura été dépensé utilement. Ca change. Ca me rappelle lorsque ARTE avait rediffusé ses émissions télévisuelles à destination des enfants avec rien moins que le Philharmonique de la Grosse Pomme. C’est pas aujourd’hui qu’on verrait ça à la télé… Sinon, ils sont sympas ces DVD mais les sous-titres c’est uniquement lorsqu’il parle en anglais (bref, lorsque j’en ai pas besoin) mais quand il explique ses intention de l’orchestre en allemande dans le texte, ben que dalle ! Ca me force à me concentrer et me rappelle quelques souvenirs quand j’avais fait un stage en Allemagne ou les répétitions qui devaient se tenir en anglais (15 nationalités tout de même), mais en général, au bout d’un quart d’heure ça passait à l’allemand. Bon, au début, on galère, puis ensuite, on s’accroche, puis à la fin ça va… Zehr gutt… aber… Vier vor Nummer fünf… Noch ein Mal bitte (ce qui en allemand n’a rien de sexuel)

Bon, bref, je deviens fleur bleue, je me mets à trouver belles et réussies des œuvres de Puccini (même si Loïc m’accuse de me « teutonniser » tout ça parce que j’écoute du Strauss…), et en plus je deviens passéiste… tant que je deviens pas Sarkoziste ça va encore…

Partenaires noctures...

vendredi 3 mars 2006

Giboulées de Mars, fallait bien que ça arrive…

Hier soir j’ai dormi avec Richard Strauss Et Jessye Norman… J’ai bien dit DORMI… car sinon ça aurait pu s’avérer traumatisant et, pour tout dire, je passe mon tour !

Toujours est-il qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Je n’ai jamais renié les qualités vocales et musicales de Jessye Norman mais jusqu’à présent sa voix m’avait laissé relativement froid émotionnellement, trop grosse voix à mon goût.

J’ai néanmoins acquis un disque de lieder de Richard Strauss, accompagné par Kurt Mazur et le Gewandehaus de Leipzig. C’est étonnant, car au premier abord, l’ami Kurt n’a pas l’air d’un grand rigolo, ni d’un sentimental mais plus allemand ex-de-l’est. Je dois avouer que cette version des Quatre derniers lieder est absolument anthologique. Norman y est grandiose et l’orchestre parfaitement en phase et d’une sensualité formidable. Vocalement, on retrouve – dans un style différent – l’aspect aérien de Gundula Janowitz, ce sentiment que la voix flotte au dessus de l’orchestre. Certes le solo de violon de Beim schlaffen gehen est moins envoûtant que dans l’enregistrement de Herbie von K. avec les Berliner mais ça tient franchement la route. Et Im abendrot est formidable. Le tempo est incroyablement étiré. Et maintenir la tension avec une telle lenteur relève de la gageure. Pari gagné. Au fait, elle fonctionne au nucléaire Norman ? Parce que tenir des phrases aussi longues, c’est pas gagné d’avance.

Les autres lieder sont tout aussi réussis, urgence sensuelle dans cäcilie, et douceur toute maternelle dans Wiegenlied. Bref, un disque très très très réussi.

Je passe sur le fait que j’ai claqué pas mal (trop…) d’euros dans chez un disquaire bien connu. Des lieder de Mahler dirigés par Boulez avec Thomas Quasthoff dans les Chants d’un compagnon errant, la soprano Violeta Urmana dans les Rükert-Lieder et mon idole Anne Sofie von Otter dans les Kindertotenlieder. Direction magnifique de Boulez, parfois un peu réservé – je trouve que cela manque parfois d’âpreté mais encore ça peut se discuter, un sf dans un contexte piano n’est pas facile à interpréter – mais il obtient une sonorité très idiomatique du Philharmonique de Vienne (hautbois, cors, cordes) ce qui fait quand même très plaisir d’entendre autre chose qu’un son standardisé qui fait qu’on ne sait plus si on est à Paris, Londres, Chicago, St Petersburg, Prague ou Milan. Et un certain Solti a tout de même enregistré une Tétralogie avec des Viennois qui sonnent comme son orchestre de Chicago. Je ne vois pas trop l’intérêt.

Thomas Quasthoff est très musicien et a une très belle voix, il faut juste que j’arrive à m’enlever Dietrich Fiescher-Dieskau de ma mémoire auditive. Urmana est, elle aussi, dotée d’un organe exceptionnel mais je trouve – c’est contestable – que les Rückert-Lieder conviennent mieux à une voix de mezzo qu’à une soprano aussi talentueuse soit-elle. Quant à Anne Sofie von Otter, elle nous livre une version magnifique des Kindertotenlieder. Certes, l’ampleur de la voix n’est pas (et n’a jamais été) immense et on commence à sentir quelques signes de fatigue mais ô combien compensé par une compréhension du texte et un sens musical hors pair. (Suis-je bien objectif ? je ne sais pas mais je m’en fous !)

Sinon, sur les conseils avisés de Loïc qui se dore la pilule au soleil pendant que nous sommes sous la pluie, j’ai acquis Le Vitti, le premier opéra de Puccini. J’avoue que j’étais réticent. J’avais tord. C’est très bien troussé. Court, deux actes, un livret moins insignifiant et cul-cul de souvent et déjà un véritable sens dramatique. Qui plus est, il ne s’épanche pas trop. Méconnu, trop méconnu je pense.

Bon allez, je vous laisse faut que je m’offre un p’tit coup de Mahler en DVD avec Lennie… J’ai hâte.