4.3.06

Partenaires noctures...

vendredi 3 mars 2006

Giboulées de Mars, fallait bien que ça arrive…

Hier soir j’ai dormi avec Richard Strauss Et Jessye Norman… J’ai bien dit DORMI… car sinon ça aurait pu s’avérer traumatisant et, pour tout dire, je passe mon tour !

Toujours est-il qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Je n’ai jamais renié les qualités vocales et musicales de Jessye Norman mais jusqu’à présent sa voix m’avait laissé relativement froid émotionnellement, trop grosse voix à mon goût.

J’ai néanmoins acquis un disque de lieder de Richard Strauss, accompagné par Kurt Mazur et le Gewandehaus de Leipzig. C’est étonnant, car au premier abord, l’ami Kurt n’a pas l’air d’un grand rigolo, ni d’un sentimental mais plus allemand ex-de-l’est. Je dois avouer que cette version des Quatre derniers lieder est absolument anthologique. Norman y est grandiose et l’orchestre parfaitement en phase et d’une sensualité formidable. Vocalement, on retrouve – dans un style différent – l’aspect aérien de Gundula Janowitz, ce sentiment que la voix flotte au dessus de l’orchestre. Certes le solo de violon de Beim schlaffen gehen est moins envoûtant que dans l’enregistrement de Herbie von K. avec les Berliner mais ça tient franchement la route. Et Im abendrot est formidable. Le tempo est incroyablement étiré. Et maintenir la tension avec une telle lenteur relève de la gageure. Pari gagné. Au fait, elle fonctionne au nucléaire Norman ? Parce que tenir des phrases aussi longues, c’est pas gagné d’avance.

Les autres lieder sont tout aussi réussis, urgence sensuelle dans cäcilie, et douceur toute maternelle dans Wiegenlied. Bref, un disque très très très réussi.

Je passe sur le fait que j’ai claqué pas mal (trop…) d’euros dans chez un disquaire bien connu. Des lieder de Mahler dirigés par Boulez avec Thomas Quasthoff dans les Chants d’un compagnon errant, la soprano Violeta Urmana dans les Rükert-Lieder et mon idole Anne Sofie von Otter dans les Kindertotenlieder. Direction magnifique de Boulez, parfois un peu réservé – je trouve que cela manque parfois d’âpreté mais encore ça peut se discuter, un sf dans un contexte piano n’est pas facile à interpréter – mais il obtient une sonorité très idiomatique du Philharmonique de Vienne (hautbois, cors, cordes) ce qui fait quand même très plaisir d’entendre autre chose qu’un son standardisé qui fait qu’on ne sait plus si on est à Paris, Londres, Chicago, St Petersburg, Prague ou Milan. Et un certain Solti a tout de même enregistré une Tétralogie avec des Viennois qui sonnent comme son orchestre de Chicago. Je ne vois pas trop l’intérêt.

Thomas Quasthoff est très musicien et a une très belle voix, il faut juste que j’arrive à m’enlever Dietrich Fiescher-Dieskau de ma mémoire auditive. Urmana est, elle aussi, dotée d’un organe exceptionnel mais je trouve – c’est contestable – que les Rückert-Lieder conviennent mieux à une voix de mezzo qu’à une soprano aussi talentueuse soit-elle. Quant à Anne Sofie von Otter, elle nous livre une version magnifique des Kindertotenlieder. Certes, l’ampleur de la voix n’est pas (et n’a jamais été) immense et on commence à sentir quelques signes de fatigue mais ô combien compensé par une compréhension du texte et un sens musical hors pair. (Suis-je bien objectif ? je ne sais pas mais je m’en fous !)

Sinon, sur les conseils avisés de Loïc qui se dore la pilule au soleil pendant que nous sommes sous la pluie, j’ai acquis Le Vitti, le premier opéra de Puccini. J’avoue que j’étais réticent. J’avais tord. C’est très bien troussé. Court, deux actes, un livret moins insignifiant et cul-cul de souvent et déjà un véritable sens dramatique. Qui plus est, il ne s’épanche pas trop. Méconnu, trop méconnu je pense.

Bon allez, je vous laisse faut que je m’offre un p’tit coup de Mahler en DVD avec Lennie… J’ai hâte.

1 commentaire:

Bassklar a dit…

Heureusement qu'on peut être ami avec quelqu'un (même Loïc !) sans pour autant avoir les mêmes goûts (notamment en matière de musique... trop de sucrerie peut nuire à la santé, même si Masur n'est pas l'archétype du sucré !)