27.2.06

C'est Chosta qu'on maltraite...

lundi 20 février 2006

Hier soir Arte, Musica. En gros, le seul moment où l'on peut regarder (et écouter quand même) de la musique dite classique sur la télévision hertzienne. J'y ai déjà vu des choses remarquables dont une masterclass de Leon Fleisher, mais je pense que j'en ai déjà parlé quelque part. Peut-être sur le blog du Prof. K. je ne sais plus. De toute manière, ça n'a aucune importance, je radoterai si je veux.

Bref, au programme du 30ème anniversaire de l'Orchestre National de Lille deux compositeurs eux-mêmes anniversés. Je vous le donne dans le mille, WAM (si ça continue, je vais finir par détester Mozart pourtant c'est plus digeste que du Bruckner...) et du Chostakovitch. Ouf ! me dis-je, on n'a pas oublié mon ami Dmitri que je suis allé visité il y a un an et demi en sa dernière demeure (pas facile à trouver, surtout sous la neige... par la même occasion j'ai salué Prokofiev et Schnittke, tir groupé, je ne me serais pas déplacé pour rien). Bref, je m'égare (dans mon blog, après l'avoir fait dans le cimetière).

ONL, l'indéboulonable Jean-Claude Casadessus sur le pupitre et à la baguette (aussi frénétique de d'habitude, il ne s'est pas calmé avec l'âge lui, contrairement au regretté Sergiu Celibidache).

Concerto pour clarinette de WAM. Paul Meyer à la clarinette.
Fort joli son, oserais-je le qualifier de "français" ? en tout cas, plus gaulois qu'un Moraguès que j'admire énormément par ailleurs (cf. magnifique enregistrement récent du non moins magnifique Octuor de Schubert avec le Mullova Ensemble disponible chez Abeille Musique www.abeillemusique.com -oui je fais de la pub). Donc joli son, superbe même disons-le, je le dis.
Interprétation qui me laisse un peu déconcerté dans le premier mouvement du fait d'articulations un brin agressives à mon goût mais bon, ça peut se défendre. Accompagnement pachidermique.
Mouvement lent absolument magique, totalement aérien (orchestre bien prosaïque malheureusement), notamment une reprise du thème dans une nuance ppp à la limite du soutenable.
Et alors là, rondo lancé à la vitesse d'une F1. C'est du Spohr ? C'est du Weber ? Un Haydn déchaîné comme ça lui arrive ? Là, franchement, j'ai trouvé ça vraiment trop rapide. Mais bon, comme le confirmera mon cher collègue Sancho, on a pu admirer le détaché stupéfiant de Paul Meyer. Une vraie mitraillette, mais perlé et tout et tout. Mais était-ce bien dans l'esprit ? Je n'en suis pas certain. Dommage, car je n'avais aucun doute sur les capacités de virtuose de Paul Meyer.

Vient donc ensuite la seconde partie du programme. Chosta. J'avais l'eau à la bouche d'autant que j'avais entendouillé sur France Musique un 1er concerto pour violon avec les forces lilloises et Vadim Repin en soliste et, franchement, c'était stupéfiant (en bien, souverain Repin dans cette musique).

Ben tant pis pour moi. Une seconde partie de programme en forme de tarte à la crème (et même pas bonne, bien lourde).
  • Ouverture Festive. Pouet pouet pouet on fait la fête, trombones, tubas, percus à la pelle et trompinettes. Aucun intérêt. Avec un demi litre de vodka dans les veines à la rigueur...
  • On intercale une 5ème danse hongroise de Brahms dont la vulgarité était telle qu'on aurait pu croire que c'était Georges Prêtre au pupitre. C'est dire. Et qu'est-ce que ça venait foutre là ?
  • Puis Tahiti trot. Sympathique pari d'orchestration gagné par DSCH mais, bon, pas ce qu'il y a de plus inoubliable.

Bref, je pensais avoir du Chostakovitch et j'ai eu de la musique de foire. S'ils ne savent pas quoi programmer pour célébrer son anniversaire, je peux leur proposer d'autres choses. Y'a quelques symphonies (15) qui tiennent la route, des concerti qui ont fait leur place au répertoire (ah le 1er pour cello par Natalia Guttman à l'OP il y a quelque mois !!), des quatuors à cordes pas en manque d'inspiration, des opéras souvent réussis qui complètent un catalogue qui n'est pas composé que de musique de kiosque (dite de jazz) où autres pièces anecdotiques et/ou de circonstance.

A ce rythme là on peut aller piocher dans les quelque 600 et une brouette Kv de WAM et sortir des oeuvres aussi indispensables que l'Alphabet, Ah ! vous dirais-je maman, ou encore par exemple Oiseaux qui dans les bois par exemple (Les zozieaux dans les bois c'est un air de Mozart en français dans le texte et pas une oeuvre de Messiaen contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire). On devrait pouvoir faire un mois de programmation du dimanche soir avec des bluettes de ce tonneau.

ARTE avez-vous dit ?

Ah, j'allais oublier. Je zappe sur la 2. Drucker (aussi indéboulonnable que Casa celui-là !). Invité l'immense acteur Francis Perrin. Et, là ils repassent un extrait où il avait "dirigé" l'Orchestre Colonne dans l'Ouverture des Noces de Figaro. Certains chefs allemands dirigent en anticipations (et les orchestres germaniques jouent souvent avec un léger retard). Là c'était différent. L'orchestre était toujours en avance sur le guignol au pupitre. Pathétique. Et je vous passe ses mimiques. De Funès dans La grande vadrouille c'était Fürtwangler à côté... et, au moins, c'était drôle et voulu comme tel.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

PETITE PRECISION ! je suis Pancho et non sancho , quel honte ,lol !
Merci pour ton texto qui m'a fait m'assoir devant mon poste : concerto de wolfi :que dire ? très ( très ) beau son, un détaché superbe ( et hallucinant dans le rondo >_< !) un adagio, beau, un poil rapide à mon goût, un premier mouvement trop rapide je pense.

reste du programme bof,dernier morceau marrant.
mais, merci Arte!

A bon klarinetist , salut !